5 septembre, La nuit ne sait pas encore dissipée, nous remettons la clé du gîte que nous déposons au 8 de la cale Mayor. Nous prenons une piste sur plus de 4 km qui est entourée de plaines immenses. Nous retrouvons la forêt où nous marchons 2 heures sans voir personne, plus loin nous traversons une route que nous longeons sur 500 m, nous franchissons le rio Eresma, la rivière est asséchée. Nous retrouvons la forêt de pins et ses pistes sableuses, parfois difficile pour marcher. Nous apercevons les ruines d'un ancien hôpital pour pèlerins, nous marchons une bonne heure avant de sortir des pinèdes, au loin nous apercevons la petite ville d'Alcazarèn, le chemin que nous empruntons est bordé de cultures de fraises. Nous atteignons le village il est 11h45, première étape où nous arrivons en fin de matinée. A l'entrée de cette commune se trouve un bar, nous nous y arrêtons pour nous restaurer, en fait c'est à cet endroit que se trouve la clé pour le refuge, c'est une bonne nouvelle pas besoin de la chercher. L'albergue se trouve un peu plus loin à la sortie de la ville, très beau refuge moderne et propre. Nous ne serons pas seuls, un pèlerin Espagnol fait son entrée un peu plus tard ainsi que 4 vététistes. Nous avons largement le temps de visiter la ville qui regorge de monuments, ce soir ce sera resto pèlerins, les épiceries ferment tôt le samedi 14 h, petite erreur de notre part, nous n'y avons plus pensé.
Etape de 20 km
Première nuit que nous partageons avec d'autres pèlerins, bonne nuit malgré la chaleur dans le refuge.
Il est 6h30 lorsque nous partons ce dimanche 6 septembre, Il fait nuit, les églises sont éclairées, le spectacle est agréable à voir. Nous commençons par une petite route qui nous mène sur la N6O1 que nous traversons pour prendre une large piste sableuse. Nous laissons un élevage de bovins pour ensuite nous diriger sur la forêt de pinèdes, 5éme jour dans ce décor où nous avons rencontré aucune vie. Les pieds se lassent dans ce sable mou, heureusement le fléchage est à toutes les intersections, ainsi que des bornes jacquaires, impossible de se perdre dans cette immense nature verte. Nous arrivons à Valdestillas, village tout en longueur et moderne. Une fabrique de pain est ouverte je rentre pour y acheter du pain. L 'église ouverte elle aussi, le prêtre arrive pour y officier, il nous tamponne notre créancial. A la sortie de la ville nous décidons de nous arrêter dans un bar, nous nous installons en terrasse pour y déguster une Miguel et une tortilla. Nous reprenons notre itinéraire en passant devant la gare, passons sous la voie ferrée, puis empruntons un vieux pont qui enjambe le rio Eresma. Nous marchons un certain temps sur la route pour ensuite trouver un chemin qui longe la voie routière. Nous mettons 2 bonnes heures pour arriver sur Puento Duero, par un pont médiéval de toute beauté. L'albergue n'est pas loin de l'entrée de la ville, c'est un magnifique chalet en bois avec un hospitalier, nous sommes ravis d'être accueillis par Arthur qui ne sait quoi faire pour nous. C'est donativo dans cet albergue, Arthur cultive des tomates pour ses pensionnaires.
Nous passons une soirée agréable avec des cyclistes polonais, 2éme jour où nous rencontrons du monde.
Etape de 24 kms
Quel accueil dans ce refuge donativo, la soirée a été très agréable en compagnie d'Arthur qui fait tout pour que ses hôtes soient bien.
Après le petit dèj nous partons à 7 h, nous prenons la direction du centre ville en passant par le pont médiéval. Très vite la campagne s'offre à nous. Des lapins surpris par notre présence se faufilent sur le chemin en essayant de se trouver un abri dans les herbes hautes. Le jour se lève et promet encore une belle journée. Le parcours longe la route jusqu'à Simancas. Simancas est une petite ville de 4 400 habitants, nous arrivons par un pont médiéval du 13ème siècle, nous entrons dans le centre ville par une montée raide, la ville regorge de monuments plus beaux les uns que les autres. Un château en plein milieu du centre ville, il est 8 h aucun magasin d'ouvert, nous sommes dimanche et comme toutes les villes/villages d'Espagne la fête a duré toute la nuit. Nous visitons puis repartons sur une chemin qui monte, pas pour longtemps car aujourd'hui nous passons de 685 m à 845 M. Le sentier est large et pierreux, de la caillasse qui fait mal sous les pieds. Notre regard se perd dans l'infini tant la plaine est immense, on ne voit personne. Nous arrivons à Cigunuela, petit village où nous prenons un pause dans un bar. La journée se passe sur des pistes à perdre de vue, plus de forêt à l'horizon. Nous arrivons dans le village de Wamba, il est l'heure de la pose du midi, nous trouvons un bar on lui demande si on peut se restaurer, non, pas chez lui il n'a rien à nous proposer. Nous repartons et demandons à une dame si il y a une épicerie, elle parle Français, nous explique que non mais qu'elle connaît un bar qui fait la restauration. Elle nous propose de nous y conduire, c'est le bar qui a refusé de nous servir. Elle discute 5 minutes avec lui et là, miracle, le propriétaire exécute et nous fait des sandwiches, nous pensons que nous avons eu à faire à la mairesse du village.
Nous reprenons le sentier, toujours avec le paysage à perdre de vue, nous sommes dans des étendues de blés coupés, il fait chaud, pour ne pas avoir mal aux pieds, nous marchons en bordure des champs pour éviter la caillasse. Nous arrivons en vue du village de Penaflor de Hornija, une longue descente puis une montée raide pour arriver dans le village qui se trouve en hauteur. Des éoliennes à perdre de vue viennent perturber ce beau paysage.
Nous découvrons l'albergue après avoir été chercher la clé chez un particulier, nous découvrons un lieu moderne et très propre, certainement le mieux depuis que nous sommes sur le camino de Madrid. Nous visitons le village, faisons les courses et profitons de la soirée.
Etape de 27 km
Mardi 8 septembre, il nous reste 4 étapes avant d'arriver sur le Camino Frances. Nous partons à 7 h 30 de ce douillet refuge, encore du beau soleil pour cette journée. Nous quittons le village de Pinaflor par une jolie descente, nous arrivons sur une bergerie, le berger sort son troupeau accompagné de 4 chiens et un âne, il nous souhaite un bon Camino. Nous sommes heureux de voir cette vie simple dans ces villages isolés. Une montée raide nous attend et sous les pieds les éternels cailloux, la plaine à l'infini . Les éoliennes deviennent nos compagnes pendant un temps, puis nous trouvons un long chemin bordé d'acacias de chênes verts et de pins. Dans ce décor de verdure nous tombons sur un élevage de cochons noirs en semi liberté, évoluant dans la terre sèche qui donne une poussière, je m'amuse à prendre des photos le décor en vaut la peine. Nous arrivons au premier village après 2 h 30 de marche, Castromonte. Petite bourgade tout en longueur, il n'y a qu'un bar mais pour nous c'est suffisant, le café letché du matin c'est notre drogue de la journée.
L'église est ouverte, nous demandons au prêtre de la visiter, il parle un peu Français et nous tamponne notre créanciale. L'église est très belle, beaucoup de statues, le sol est en parquet, l'Espagne a vraiment des joyaux dans ces tous petits villages. Nous passons le Rio Bajoz que nous ne verrons pas car la chaleur est telle que l'eau s'est évaporée, nous prenons un chemin agricole bordé d'un muré. Plus loin nous retrouvons la piste et ses plaines à l'infini, nous avons mal aux pieds sur ce terrain empierré, pour nous soulager, nous marchons dans les champs de blés coupés. Nous croisons un berger et ses moutons, le soleil est tellement puissant que les animaux rentrent dans la bergerie l'après midi. Pas de village en vue, lorsque soudain il s'offre à nous il est niché dans un creux. Tout petit village avec beaucoup de ruines, belle église où nous nous arrêtons pour une pause. Il reste 5 kms pour arriver à destination, nous longeons la route, Medina de Rioseco s'offre à nous tout au long du sentier. Nous arrivons enfin dans cette ville où nous trouvons notre refuge à l'entrée. Nous sommes dans l'albergue de Las Clarisas, un accueil par une religieuse qui veut se mettre en 4 pour nous. Nous retrouvons Alvaro, le pèlerin Espagnol que nous avons connu à Alcazaren. C' est jour férié dans cette ville aucun commerce n'est ouvert sauf une pâtisserie, et bien sur les bars où la jeunesse vient passer la soirée. La sœur avec sa bonté nous offre des tomates de la tortilla pour notre repas du soir. Nous prenons le temps de visiter la ville.
Etape de 22 kms
Mercredi 9 septembre, petit dèj avec de la tortilla, les épiceries étant fermées la veille, nous n'avons pas pu nous ravitailler. Nous partons à 7 h 20, la ville de Medina se réveille peu à peu. Une boulangerie ouverte, j'achète du pain pour ne pas avoir de surprise sur le parcours, les tous petits villages étant dépourvus de ravitaillement. Nous sortons de la ville en empruntant un large sentier pierreux qui monte raide, nous traversons la N 611 et retrouvons le chemin. Nous arrivons sur la N 601 où nous marchons plus de 2 km et arrivons dans le village de Berrueces que nous traversons très vite étant tout petit. Nous retrouvons la N 601 que nous devons traverser, mais nous sommes arrêtés par un berger qui fait traverser son troupeau sur la Nationale, du jamais vu en France. Une centaine de moutons traversent paisiblement accompagnés des chiens qui les font avancés, les voitures attendent tranquillement. Nous prenons le chemin qui se trouve en face et qui monte à l' hermita de Pedrosa, une halte s'impose dans ce lieu. Le chemin continue sur Moral de la Reina, sentier qui monte pour retrouver la plaine. Une longue ligne droite le village en vue.
Nous le traversons vite car peu de vie, nous reprenons des sentiers poussiéreux rouges qui montent et qui descendent, la plaine pour seule vue. Nous arrivons dans le village de Cuenca de Campos et trouvons très vite le refuge. Nous appelons le gardien par téléphone pour qu'il vienne nous ouvrir le lieu. L'accueil est agréable, l'albergue et très grand il contient 24 places, ne manque de rien et propre. Alvaro arrive peu de temps après nous. Dans l'après midi nous le suivons au bar/restaurant pour prendre un rafraichissant et commander notre repas du soir. Nous visitons les lieux, la commune ne manque de rien, une épicerie ouvre ses portes à 17 h. Belle soirée en compagnie de notre unique pèlerin Espagnol.
Etape de 23 km
Jeudi 10 septembre, nous quittons Cuenca de Campos à 8 h, la journée s'annonce très ensoleillée, Aucune difficulté pour trouver le chemin qui se trouve derrière le bar/restaurant. Nous prenons un sentier agréable, nous traversons des rio que nous ne voyons pas tant la sécheresse est forte dans cette région. Nous entrons dans la ville de Villalon de Campos, ville paisible et centrée. Nous prenons le temps de s'arrêter sur la place de l'église où les bars sont nombreux. Lorsque nous repartons nous passons devant l'albergue une personne nous interpelle c'est l'hospitalier qui souhaite que nous arrêtions pour discuter. Son épouse et lui parlent Français ils savaient que 2 Français étaient sur le chemin et se demandaient où nous étions. La discussion dure un moment mais il faut repartir 1 tampon sur les créanciales et on se dit adieu . Nous continuons notre chemin sur une piste sableuse, des espaces de champs de cultures à perdre de vue. Arrive le petit village de Fontihoyuelo qui paraît en ruine, à l'entrée nous sommes accueillis par un troupeau de chiens qui ne sont pas agressifs, une ferme est là avec son propriétaire, nous continuons et arrivons dans un espace verdoyant avec un banc. Nous décidons de faire une pause et soigner les pieds. A la sortie du village nous sommes arrêtés par 2 dames, une d'entre elle connaît la France, elle souhaite nous offrir un café que nous acceptons volontiers. Nous passons une demie heure avec cette dame et son mari, mais il faut repartir, nous les remercions vivement de cette hospitalité chaleureuse.
Nous repartons en empruntant des chemins roulants, nous prenons le temps pour arriver à Santervas de Campos que nous traversons pour arriver au refuge. Alvaros est arrivé il nous ouvre le lieu et nous explique que l'hospitalière arrivera en soirée, nous explique aussi que l'épicerie ferme à 16 heures. L'hospitalière doit nousfaire visiter l'église, nous sommes vraiment intéressés. Les repas du soir seront pris à l'unique bar/restaurant/épicerie du village. Un pèlerin Italien arrive à 18 heures , 70 ans et très en forme.
Etape de 20kms
Nous avons eu la chance de visiter l'église avec la personne qui s'occupe de l'albergue, belle présentation et belle rencontre avec cette dame. Dernière ligne pour le chemin de Madrid. Nous sommes le 11 septembre, 14 jours sous le soleil, des paysages magnifiques, peu de routes, mais aussi pas de présence sur le chemin.
Ce matin nous partons relativement tard, le parcours est facile est court. Nous traversons le village pour prendre la direction d'Arenillas, nous sommes sur la Départementale et la circulation est intense. 3 km plus loin, nous tournons à droite pour la direction d'Arenillas en prenant un chemin agricole toujours aussi pierreux. Nous avons rattrapé Alvaro et faisons un bout de chemin ensemble. Arrivés à Arenillas nous faisons une courte pause. Alvaro lui continue. Le sentier que nous prenons par la suite longe le rio Valderaduey, toujours de la caillasse, 6 km plus loin nous arrivons au niveau de la ligne de fer du TGV, direction Grajal. 2 voies sont proposées, une sur Grajal l'autre en prenant un sentier qui mène directement à Sahagun, nous optons pour la 2ème option. Le chemin se dirige directement sur la ville à travers des vignes sur 6 km. L'arrivée n'est pas banal car nous avons une descente raide lorsque nous arrivons sur les premières habitations et sur le couvent de San Francisco.