On parle du chemin de Stevenson et de l'écrivain, mais quel était cet animal appelée Modestine.
Une ânesse en miniature guère plus grosse qu’un chien, d’un gris souris, avec un regard bienveillant et une mâchoire résolue. La mâtine avait quelque chose de propre, de distingué, d’élégant sans affectation, qui flatta immédiatement mon imagination. » R-L STEVENSON.
Nous découvrirons en lisant "voyage avec un âne dans les Cévennes" qu'elle fût plutôt maltraitée par son maître. Sans cet animal qui lui servait d'accessoire pour son matériel, il n'aurait sans doute pas parcouru le chemin qui est devenu le GR70.
Lundi 16 nous quittons Pont -de -Montvert encore endormi. Nous empruntons le pont où coule le Tarn. Seule la petite boulangerie a de la lumière dans le fournil, il est 6h30. Je me dis que peut-être le magasin est ouvert, bonne pioche, le boulanger se fait un plaisir de me vendre du pain tout chaud. Nous quittons le village par un début de sentier qui s'élève au-dessus de Pont -de- Montvert, quel spectacle et en prime le soleil qui pointe à l'horizon. Nous franchissons plusieurs clôtures arrivons sur le plateau de la cham de l'Hermet. Nous apercevons une bergerie de type caussenard, voutée à l'intérieur. Nous entrons dedans c'est sombre mais belle construction. Nous descendons dans la vallée de la Fiarouze. Marchons entre lisière de bois, parcs à bestiaux, et arrivons au col de la Planète. Empruntons un chemin qui se dirige vers le col des 3 Fayards. Nous suivons le sentier descendons, montons arrivons à une cabane "la baraque à Bonna, abri pour randonneurs et bergers". Nous continuons dans un bois de hêtres pour arriver au col du Sapet 1080m. Toute la matinée notre marche sera marquée de montagnes, de bruyères, un panorama à vous couper le souffle. Un randonneur nous invite à aller voir le point de vue en gravissant une colline, sur ses hauteurs elle nous fait découvrir à 360° les Cévennes. Nous arrivons à Florac après avoir longé le Tarn il est 17h30. Un après midi en forêt et tout en descente, moins agréable que le matin. Journée difficile et longue, 30km. A l'entrée de la ville se trouve une grande épicerie, faisons le ravitaillement et partons en direction du refuge municipal qui se trouve près de l'église. L'arrivée n'est pas comme on l'aurait souhaité. La responsable des lieux nous fait savoir que le réfectoire du rez de chaussée est infecté de punaises. Nous sommes catastrophés de cette nouvelle. La personne nous dit qu' à l'étage il n'y en a pas. Là, on ne la croit pas. Nous sommes d'autant plus gênés, car on sait que sur Florac il n'y a plus d'hôtels ou autres gîtes de libres. Le chemin de Stenvenson est fréquenté par les randonneurs mais aussi par d'autres chemins qui le rejoignent. Nous passons la soirée à mettre nos affaires en dehors du lit et à regarder les matelas, les couvertures les draps. Ces petites bêbêtes se réveillent que la nuit, alors pour les voir avec une loupiotte, on peut toujours rêver. J'ai dans mes trousses une lotion au camphre j'en asperge nos lits ainsi que les sacs en espérant que les bestioles n'aimeront pas l'odeur. Avec tout ce remue-ménage nous ne visiterons pas la ville. La seule douceur que nous ayons en soirée c'est le soleil qui nous sourit Nous mangeons dehors avec tous les autres itinérants.