Nous quittons Portomarin ce lundi 9 juin après avoir salué le propriétaire des lieux et un couple de Français. les pèlerins étant de plus en plus nombreux, il est hors de question de les ennuyer sur le camino avec nos vélos. La route que nous prenons la N 547, pas si facile et dangereuse. Forêt de chênes et d'eucalyptus est le décor de cette étape, avec parfois des pèlerins en parallèle de la route. Nous prenons le temps de nous restaurer à Palas de Rei, menu pèlerin pour ce midi, et en prime le soleil qui nous revient. Depuis que nous sommes en Galice le spectacle des horreos ou greniers à maïs enchantent nos yeux, ils sont magnifiques.
Nous décidons de faire halte à Melide pour ce soir. Nous allons au refuge des pèlerins, non pour les cyclistes. Nous trouvons un hôtel en centre ville. De la place pour les vélos, une bonne chambre, un bon bain, finalement un peu de confort nous ravi. Nous visitons la ville, rentrons dans l'église qui est ouverte et comme souvent mettons un cierge c'est un moyen de compenser le manque d'offices que nous n'avons pas fait, soit parce que nous n'avons pas le temps, soit les églises sont fermées, ou manque d'informations des horaires des messes. Melide est la dernière étape avant Santiago pour nous qui sommes en vélo. C'est aussi à cet endroit que se rejoignent le Camino et le Norte. Beau soleil pour ce 10 juin. Nous nous arrêtons à Arzua, visitons l'église et son centre, comme tous les matins, nous prenons un café con leche puis repartons en prenant la N 547 particulièrement dangereuse. Les Espagnols ont la vitesse aisée, il faut être attentif et bien gardé son guidon droit. Le chemin étant à coté de la route, nous rencontrons beaucoup de monde, certains partis très tôt pour avoir une place dans un refuge, les autres avec un petit sac. Lavacolla nous permet de suivre l'itinéraire des pèlerins, c'est aussi les abords de St Jacques, les montées sont belles jusqu'à Monte Do Gozo.
Le Monte do Gozo ( colline de la joie ) est situé à environ 4 km du centre ville de Saint Jacques de Compostelle et à moins d'un kilomètre du petit hameau de San Marcos .
Les pèlerins voient en arrivant, la petite chapelle de San Marcos et le monument érigé en l'honneur du pape Jean Paul II , qui est monté sur la colline lors de la journée mondiale de la jeunesse en août 1989. Ce monument est surmonté d'une sculpture et sa base dépeint la visite de Jean Paul II, mais aussi le pèlerinage de saint François d'Assise au début du 13ème siècle .
Une visite s'impose dans cet endroit de Sainteté. Pour nous, nous réalisons l'ampleur du chemin parcouru, mais aussi un sentiment que nous n'avions pas ressenti tout au long de notre parcours. Nous repartons pour la ville Sainte. Sur le parcours, un office de tourisme nous renseigne pour le retour ( les trains longues lignes n'acceptent pas les vélos), la compagnie Alsa, bus international, accepte les cycles, nous prenons la direction de la station pour réserver notre départ le lendemain. L'hôtel s'impose pour cette dernière journée que nous trouvons sans trop de difficulté . C'est fatigués mais fraichement douchés et sans les bécanes que nous prenons la direction de la cathédrale. Immense joie pour tous les deux devant ce monument imposant mais beau! Nous allons à l'accueil des pèlerins pour recevoir notre compostella. Que de monde épuisés par tant de cheminement, poussiéreux mais heureux d'être arrivés après tant et tant de jours de joie et de souffrances pour certains.
Nous visitons la cathédrale, prenons le temps de savourer l'instant. Une messe est célébrée, en cette fin de soirée. Nous visitons la ville, puis allons dans un bon restaurant. Nous retournons vers la cathédrale illuminée et restons à la contempler jusqu'à minuit trente. Nous avons bien dormi dans cet hôtel du centre ville, 9 h nous partons visiter les lieux et à 12 h nous allons à la messe des pèlerins, la cathédrale est remplie de monde.
L'après midi arrive vite, nous rencontrons des pèlerins que nous avons vu sur le parcours, toujours un moment de joie de les retrouver à cet endroit ou ailleurs lorsque nous étions sur le camino.
Notre bus étant réservé, il faut quitter ce lieu magique avec le sentiment que nous partons trop vite.
18 h, départ de Santiago, nous mettons 13 h pour traverser l'Espagne et arriver à Irun.
Départ d'Hendaye, encore une journée dans le train, c'est à 20h30 que nous arrivons à Rennes où l'amie Françoise vient nous récupérer. Nous sommes fatigués par tant de voyage, heureux d'avoir fait le camino. Heureux aussi de retrouver la Normandie et les amis.